Suisses quittant le canton de Genève

Depuis 10 ans, en moyenne 12% des Suisses quittant le canton de Genève s’installent en Haute-Savoie

Cette dernière décennie, le canton de Genève a construit 4 fois moins de logements que la Haute-Savoie

 

L’appel d’air que provoque les écarts de niveau de vie entre France et Suisse est bilatéral.

D’un côté, les actifs haut-savoyards sont logiquement attirés par les salaires proposés en Suisse, qui sont de loin les plus élevés de la planète selon la Banque Mondiale, avec un revenu mensuel brut de 7329 $ par habitant en 2019. La France ne figure qu’au 20e rang mondial (3524 $), soit un revenu 2,1 fois moindre.

De l’autre côté, les Genevois souffrent d’un marché du logement embolisé. La construction dans le canton se limite à 1 877 logements construits par an en moyenne ces 10 dernières années, contre 7425 en Haute-Savoie. Le taux de vacance s’établit à 0,51% en juin 2021, alors qu’un taux de 1,5% serait synonyme d’arrêt de la pénurie (un niveau jamais atteint depuis 1998). Le prix au m² d’un appartement a atteint 8 996 € en 2020, soit 2,2 fois plus cher qu’en Haute-Savoie. C’est pourquoi de nombreux Suisses quittent leur canton pour s’installer dans d’autres territoires où l’accès à un logement leur est plus favorable. La Haute-Savoie, à cet égard, présente pour eux l’avantage de la proximité et d’un accès facilité à la propriété. C’est ainsi 885 Suisses qui viennent chaque année s’installer en Haute-Savoie, dont 96% dans le Genevois.

On remarque cependant que leur nombre tend à se réduire progressivement ces dernières années. 16% des Suisses quittant le canton de Genève rejoignaient la Haute-Savoie en 2011-2012, contre 8% en 2019 et 10% en 2020. Les départements français autres que l’Ain et la Haute-Savoie sont devenus plus attractifs (17% en 2020, contre 9% en 2010).

Destination des Suisses quittant le canton de Genève, de 1989 à 2020

Source : OCSTAT